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Valparaiso, les p'tites maisons dans la colline

Virage à gauche, accroche toi! 

Et allez lacet à droite ! Tiens-toi bien!

 

Descente infernale à la sortie du poste frontière chilien "Libertadores" sur des routes de montagne sinueuses et des pentes vertigineuses. Sensations 100% garanties, une vue sur le fond de la vallée et l'enchaînement de lacets de route véritablement impressionnants! Tout cela au milieu des pics enneigés bien sûr ! Ça avait déjà commencé du côté argentin et ça n'en est pas moins spectaculaire côté chilien, c'est notre plus beau trajet en bus que l'on ait fait jusqu'à maintenant !

 

Le reste de la route sera moins sensationnel mais l'arrivée sur Vina del mar avec le coucher de soleil sur la côte et l'odeur iodée de la mer qui titille nos narines pour nous accueillir nous ont rempli d'allégresse! 

photo prise à travers la vitre du bus, on y voit la route, la mer, les palmiers, le soleil et son reflet sur l'eau
Vina del Mar, Station balnéaire à 2 pas de Valparaiso

La ville de Valparaiso est haute en couleurs et connue pour son côté artistique assumé à travers les milliers de graffitis qui décorent les murs, ses éléments et bâtiments architecturaux originaux et son riche passé historique de port commercial. Et bien sûr, tous ses funiculaires qui sont progressivement rénovés et remis en service.

 

Elle est classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco depuis 2003. 

 

On découvre un peu l'ambiance du quartier où nous avons posé nos sacs, en plein centre ville au pied du cerro Alegre. On vous prévient tout de suite, la ville est entourée de "Cerro" (collines) alors vous lirez souvent ce mot dans cet article :-) On est tout près des bars, petits restos et de la place charmante "Anibal Pinto". On se balade un peu et honte à nous, on se pose dans un resto péruvien... Un peu cher mais un service franchement sympa  et les plats sont très bons.

Une coccinelle jaune suivie d'un bus vert et blanc et des terrasses de café en arrière plan, Valparaiso, Chili
La Plaza Anibal Pinto
batiments d'habitation à un étage, tous décorés d'un graffiti sur fond coloré
Notre rue

 Jour 1  

Aujourd'hui on se lève tôt, c'est une journée intense qui nous attend avec beaucoup de marche au programme pour visiter cette ville vallonnée.

Direction le cerro Concepcion, ses petites ruelles pentues, l'église luthérienne et l'église Saint Paul.

Au cours de la balade, un vieux chien un peu mal en point décide de nous suivre. Il nous fait de la peine à marcher à nos côtés plutôt que de se reposer mais il ne nous lâchera pas de toute la visite du quartier. 

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De Cerro concepcion,  on passe ensuite au Cerro Alegre et son fameux paseo Yougoslavo qui se trouve juste derrière le palais Baburizza, une maison art nouveau devenue musée d'art. Puis on grimpe aussi sur le cerro Miraflores. L'idée est la même que sur les précédents cerros, des maisons colorées, des petites ruelles qui serpentent et des graffitis plein les murs !


Puis on descend. On rejoint la grande place principale de la ville, la place Sotomayor, et on traverse le quartier des pêcheurs pour accéder au très bel ascenseur Artilleria et son mirador. Il paraît que le quartier n'est pas très sûr le soir. Effectivement les habitations sont très vétustes mais en tout cas, ça vaut le coup d'y faire un tour la journée. La vue sur toute la ville et même au-delà est vraiment sympa et les montées et descentes de l'ascenseur se prêtent à quelques photos sympathiques.

 

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On pose nos fesses dans un tout petit boui boui au décor de brocante, tenu par un p'tit vieux vraiment agréable et aux petits soins pour Nathalie qui avait un prit coup de moins bien. On y a mangé 2 bons gros empenadas pour pas cher qu'on a eu du mal à finir ! 

 

C'est pas le tout,  mais après cette pause salutaire tant pour nos jambes que pour nos estomacs, il nous faut redescendre vers la place Sotomayor. On avait lu que des visites guidées de la ville s'y organisaient gratuitement, le tout étant d'y être pour 14h.

Et effectivement, on trouve notre bonheur en la personne de Gautier qui nous accueille devant le monument aux héros de la bataille d'Iquique (bataille navale entre le Chili et le Pérou en 1879 pendant la guerre du Pacifique). On est un groupe de 4 personnes francophones, c'est parti pour un temps indéterminé de visite guidée !

 

L'intérêt de la visite guidée, outre les endroits remarquables de la ville qu'on n'aurait pas arpentés nous mêmes, c'est de prendre une leçon culturelle. Autant dire qu'avec Gautier, ancien graffeur, passionné par l'histoire et la culture du pays, on a été servi! 

 

On commence par apprendre que la ville a été crée car elle fut autrefois une escale nécessaire au commerce d'or entre l'europe et la californie. Son port fut un des plus grands ports de commerce de l’Amérique du Sud avant la construction du canal de Panama.

 

Puis on en apprend un peu plus sur la guerre du Pacifique qui a opposé le Chili à la Bolivie et au Pérou entre 1879 et 1884 .

 

On passe ensuite devant la première brigade de pompiers du pays et on découvre le statut associatif des pompiers au Chili, qui vivent principalement grâce à des dons de la population ou de mécènes étrangers. Ceci se traduit par un manque de moyen et d'organisation qui s'est déjà avéré catastrophique au cours de plusieurs incendies dévastateurs dans le parc de de Torres del Paine (2005,2011) ou dans la ville de Valparaiso elle-même (2014).

 

Après nous avoir distillé quelques astuces et infos pour bien manger dans le coin, il nous emmène au cerro Alegre par l'ascenseur Peral (un des plus vieux) puis nous rejoignons pour la 2ème fois de la journée le cerro Concepcion. On apprendra que la toiture de l'église luthérienne dont on vous parle un peu plus haut est en fait une coque de bateau retournée, (ce qu'on n'avait absolument pas vu lors de notre 1er passage). Egalement, beaucoup de murs d'habitation sont en tôle récupérée à l'époque sur le port.

 

"Saviez-vous que historiquement, les maisons sont peintes avec des couleurs différentes

pour des raisons de repérage?

 

Oui car il n'y avait pas de nom de rue au départ à Valparaiso ! Le facteur se repérait aux couleurs des habitations.

 

 

De la peinture à la bombe de peinture, il n'y a qu'un pas que je franchis allègrement. En effet, Valparaiso est mondialement connue pour les graffitis qui ornent les murs de ses habitations. On ne peut donc pas organiser une visite guidée sans s'attarder sur cet art de rue. Et ça tombe bien puisque Gautier est un ancien graffeur! On a donc passé un peu de temps à admirer et à décortiquer certains graffitis. Il faut savoir que traditionnellement au Chili, le graffiti sert à transmettre un message. Vous y verrez donc beaucoup de graffitis magnifiques qui servent à dénoncer des faits politiques, sociaux etc... au travers de symboles liés à l'histoire du pays où de métaphores visuelles.

 

D'ailleurs, on parle bien d'art, de graffitis et de fresques et non pas de tags (simple gribouilli immonde qui dénote un manque de talent indéniable... oui oui, j'aime pas les tags). A Valparaiso, on fait appel aux graffeurs pour décorer les murs des maisons afin d'éviter de se les faire taguer (une règle plutôt respectée dans la ville veut qu'on ne graffe pas ou ne tague pas l'oeuvre d'un graffeur sans son accord ou l'accord du propriétaire du mur) ou pour cacher les tags déjà présents.

 

On peut donc facilement apprécier la beauté de certaines œuvres et passer à côté du message si on ne connaît pas les codes de dessin des auteurs. C'est là où les connaissances de Gautier nous ont bien aidé. Selon les graffitis, on a pu aborder les thèmes des minorités comme les Mapuche qui luttent contre des entreprises au Sud du Chili, la corruption des politiques dans le pays, l'héritage du régime de Pinochet (parler de Pinochet est un sujet très sensible là-bas, où on ne le désigne pas comme un dictateur) ou encore les systèmes de santé publique et éducatifs très inégalitaires etc...

 

On a poussé les séances de questions réponses jusqu'à la nuit tombée et ça a fait notre bonheur mais aussi celui de Gautier.

Jour 2 

Un pot de fleur en béton et des monuments funéraires en béton du cimetière de Valparaiso avec une vue sur une partie de la colline d'en face

 

Le lendemain on se rend au cerro Panteon pour attaquer à la visite des cimetières 1 et 2, oui c'est comme ça qu'ils s'appellent. On s'est fait la même réflexion que vous, pourquoi visiter un cimetière? Et bien il paraît que c'est un peu comme visiter le père Lachaise mais sans les personnalités ! 

 

Un local nous a dit qu'on pouvait faire une visite guidée de nuit dans ces cimetières, organisée par les gardiens eux-même ! Cool !

 


Ensuite, on tombe par hasard sur une ancienne prison transformée en centre culturel. On y entre par curiosité et on y passera pas moins de deux heures à lire les panneaux racontant l'histoire du lieu et les témoignages poignants des personnages importants liés à son histoire.

 

Sur la 1ère photo, on voit les dimensions des cellules sur le mur.


Puis on remonte la calle Alemana en commençant par la place Bismarck. Se promener le long de cette rue permet d'avoir une vue surplombant la ville et son port et d'observer les quartiers moins conseillés pour une visite touristique mais qui reflètent aussi la façon de vivre des habitants.

Panorama sur la ville et la mer à Valparaiso
Vue depuis la Calle Alemana

On passe devant la maison de Pablo Neruda mais on n'y entre pas, on n'est pas plus intéressé que ça. 

 

En revanche on redescend vers le musée à ciel ouvert pour observer d'autres graffitis et éléments de street art. On en profite pour manger un morceau au restaurant Terraza Lamar (ça faisait longtemps...), pas très bon marché mais plutôt mignon et qui a l'avantage d'offrir une vue sympa. On redescend ensuite vers la place Victoria et la cathédrale magnifique de la ville.


Jour 3

On décide d'aller faire un tour au musée d'Histoire naturelle. Il paraît qu'il est bien et en effet, on y a passé des heures, entre observer des créatures des abysses et en apprendre davantage sur la faune chilienne. On a adoré !

 

Aussi, on a arpenté un peu les rues au hasard pour nous perdre dans le centre ville. Ça fait du bien de flâner dans les rues sans avoir d'objectif particulier !

Au port, il y a des bateaux de plaisance colorés et on peut apercevoir derrière, des bâtiments et des colines
Le port
Une voiture de police verte et blanche
Z'ont des sacrées bagnoles à la police chilienne !
Une enseigne façon à l'ancienne, de forme ronde, au fond bleu avec des cœurs enlacés de tiges de fleurs
On aime ce genre d'enseignes !
Le port
Le port
Un grand bâtiment ressemblant un peu à l'hôtel de ville de Paris, de couleur bleu très clair appartenant à  la marine chilienne
Au fond, les bâtiments adm de la marine
Graffiti au message engagé dans le quartier des pêcheurs
Graffiti au message engagé dans le quartier des pêcheurs
Troleybus, un bus vert et écru, relié aux câbles électriques par le toit, classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco
Le troleybus, classé au patrimoine mondial de l'humanité
Scène de vie représentant des passants et des personnes assises par terre qui vendent on ne sait quoi
Scène de vie
Une tentacule de calamar géant, beurk, les ventouses ont des dents !
Une tentacule de calamar géant, beurk, les ventouses ont des dents !

On a adoré visiter Valparaiso, une ville toute en couleurs, chargée d'histoire mais aussi une ville qui bouge où les jeunes peuvent faire la fête et où les artistes peuvent s'exprimer au travers de leur art. Il est vrai que tout n'est pas rose au Chili, loin de là, mais les gens sont pleins d'espoir et veulent le meilleur pour leur vie et celle de leurs proches.

Infos pratiques

  • San Pedro de Atacama  -  Valparaiso : Bus de jour de la compagnie Andesmar : 1050 ARS/pers. Départ à 9h30, arrivée à 19h au terminal terrestre de Valparaiso : durée 9h30, passage frontière inclus.
  • Hostal Verde Limon : on a payé en dollars avec notre CB : 9,50$/pers en dortoir. Auberge très sympa, propre et bien située.
  • Le petit resto du vieux Mr qui sert des gros Empanadas dont celui qui est une spécialité, le Pino (principalement boeuf et épices) : Mirador Artilleria : 2000 CLP l'empenada :)
  • Le free walking tour : comme son nom l'indique, c'est gratuit mais il convient de laisser un ti pourboire. On pense que 15000 CLP, c'est bien
  • Musée d'histoire naturelle : GRATUIT. Palacio Lyon Condell, 1546. Ouvert de 10h à 18h
  • El parque cultural de Valparaiso : ancienne prison, entrée gratuite
  • Le free tour : Valp'Otop : gratuit, visite en français. RDV sur la place Sotomayor
  • La visite du cimetière de nuit : TNC : Tour Nocturno Cementario (cerro Panteon)

Nous avons fait toutes nos visites à pied

Certains Funiculaires sont gratuits, d'autres payants

Entre Vina del Mar et Valparaiso, sur l'avenida Espana, il y a un grand marché de poisson, où vous pouvez manger.....bah, du poisson. Accessible en bus et en métro

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Aurélie (mardi, 19 mars 2019 23:11)

    Tu connais mon amour pour le street art Frangin, je n’ai qu’une chose à dire « gloire à l’art de rue ». Merci à ce cher Gautier car grâce à lui je m’en prends plein la vue. J’ai d’ailleurs déjà les quelques favoris �.
    J’aime beaucoup cette petite anecdote sur les maisons colorées à cause de la non numérotation des rues et pour faciliter le repérage du facteur �.
    Bye vous deux bisous �